• Nos enfants et la télé

    Aujourd’hui, la télé fait partie de notre quotidien. De la soirée télé en famille aux dessins animés du samedi matin (qui permettent parfois aux parents de s’offrir une grasse matinée !), de la télé au petit-déj avant l’école à la télé récompense après les devoirs… ce média a trouvé sa place dans nos foyers. Mais justement, cette place n’est-elle pas un trop imposante ? Qu’apporte réellement la télé à nos enfants ? De nombreux parents sont attentifs aux programmes que regardent leurs enfants, mais ne comptent pas le temps passé devant le petit écran.

    Plusieurs chercheurs se sont penchés sur son impact sur nos enfants, comme Michel Desmurget. Docteur en neurosciences à l’INSERM (Institut National de Santé et de la Recherche Médicale), il a publié aux éditions Max Milo une livre intitulé « TV LOBOTOMIE ».

    Il y dénonce les effets toxiques de la télévision sur les enfants en se basant sur de nombreuses études scientifiques. Il insiste sur le fait que jeux vidéo et internet ne font que s’additionner au temps déjà passé devant la télé.

    Que dénonce t-il ?

    Troubles de l’attention

    La passivité devant l’écran rend les éventuels apprentissages moins bénéfiques que ceux acquis en interaction avec le monde réel. De plus, exposé à des images sans cesse en mouvement, des bruits et des lumières se succédant, le cerveau prend l’habitude de maintenir son attention par des incitations venues de l’extérieur. Il « s’habitue à passer du coq à l’âne » !!! En revanche, l’attention volontaire sur de plus longues périodes, celle-ci même qui doit être utilisée par exemple pour apprendre une leçon ou faire un puzzle, ne se développe pas.

    Alors, si une fois la télé éteinte votre enfant ne cesse de changer d’activité, s’il ne peut pas rester 20 ou 30 min (selon son âge) assis à lire un livre… Peut-être est-il temps de comptabiliser les heures de télé ???

    Sentiment d’insécurité

    On note que de très jeunes enfants ne regardent pas que des dessins animés, mais également de nombreux programmes tout publics. Séries, reportages, jeux… Si à nous adultes ces programmes semblent anodins, nos enfants ne les perçoivent pas de la même manière. La télévision multiplie les références violentes et les séquences stressantes. Alors, si elle ne peut être qualifiée d’être seule responsable de problèmes tels que l’obésité, il est prouvé qu’elle les accentue chez les personnes qui regardent trop la télé. Seule certitude au sein de la communauté scientifique, la télé rend agressif !

    Soumission à des pratiques de surconsommation

    Par le biais des publicités, fondement du système économique de la télévision. Les fameux « soap opera », feuilletons radio ou télé diffusés d’abord en semaine, à destination des femmes au foyer, dont l’intrigue n’était destinée qu’à retenir l’attention de la ménagère en vue des publicités des sponsors, alors principalement des marques de savons ou de lessives ! Révolus selon vous ??? Les feux de l’amour, diffusés depuis 1973, ont été rejoints depuis par Dallas, Dynastie, Côte Ouest, mais aussi Melrose Place, Desperate housewives, Plus belle la vie ou Devious maids !!! Ainsi, Michel Desmurget rappelle que « on sait aujourd’hui qu’un individu soumis à des tensions émotionnelles enregistre mieux les messages qui lui sont imposés et s’avère plus aisément conditionnable. »

    Impact négatif sur l’imaginaire des enfants 

    Si la télévision est parfois présentée comme stimulante pour l’imaginaire et la créativité, Michel Desmurget démontre par le biais de différentes études qu’au contraire elle éteint l’imaginaire des enfants. En particulier, une étude de 2006 en Allemagne sur 2 000 enfants de 5 et 6 ans à qui l’on a demandé de dessiner un bonhomme. Les dessins en dessous sont issus de cette étude.

    Nos enfants et la télé

    Un bémol à apporter, il n’est pas précisé si d’autres variables ont été prises en compte, telles le contexte socio-économique des familles, l’environnement éducatif plus ou moins stimulant…

    L’auteur conclu en précisant que le petit écran ne fera pas de nos enfants des imbéciles. En revanche, il est aujourd’hui démontré que la télévision est un frein au développement intellectuel. « La vox populi aura évidemment beau jeu de nier l’existence du moindre détriment : voyez, nous dira-t-elle, ils ont regardé la télé et ils ne s’en sont pas mal sortis, ils ne sont pas débiles. Personne cependant ne demandera : cet écran qu’ils ont tant regardé, que leur a-t-il volé ? » Michel Desmurget

    Vous pouvez lire l'article complet via ce lien: http://www.lagedefaire-lejournal.fr/tv-lobotomie/.

    Mon avis de maman

    Tout d’abord, je me présente : je suis maman de 3 enfants âgés aujourd’hui de 10, 8 et 3,5 ans. Pour l’aîné, déjà intimement persuadée que la télé est mauvaise pour les jeunes enfants, j’ai repoussé au maximum le moment où elle y aurait accès (environ 15 ou 18 mois). Le 2ème l’a découverte un peu plus tôt, vers 12 mois, mais par petites doses, aux côté de sa sœur âgée de 3 ans. Quant au 3ème… catastrophe ! J’ai failli dans mon rôle de mère en contrevenant à mes principes. Oui, j’avoue, le petit dernier, sur son tapis de jeu au milieu du salon a regardé des dessins animés à 6 mois. Dois-je me flageller sur la place publique pour autant ??? Non. Car consciente que la télévision n’est pas un média sans conséquence, je reste vigilante. Ma fille n’a eu accès que récemment aux programmes télé à proprement parler. J’ai toujours privilégié les DVD qui permettent de contrôler ce que regardent nos bambins (à condition de ne pas leur passer n’importe quoi cela va sans dire !!!). A mon sens, l’enregistrement (via les box) est un bon compromis également. Il me permet de regarder le programme en amont pour en évaluer le contenu et aussi… de zapper la séquence pub. Cela présente un réel intérêt, surtout juste avant Noël !!!! La TV à la demande est également un bon outil qui permet une réelle maîtrise des programmes (choix et durée). Ma fille en maîtrise aujourd’hui le fonctionnement, mais le petit dernier se retrouve le bec dans l’eau à la fin du dessin animé. Bon, OK, je triche un peu en lui disant « tu vois bien que la télé s’est arrêtée, c’est que tu l’as suffisamment regardée… »

    Je vous livre ici mon opinion, qui par définition est personnelle, en vous disant que je refuse catégoriquement à mes enfants l’accès aux émissions de téléréalité. A mon avis, ils n’ont pas le sens critique nécessaire pour y faire face. Je me suis d’autant plus auto-renforcée dans ce choix le soir où en zappant je suis tombée sur Les……….. (je préfère ne pas écrire de titre pour ne vexer personne !!). Ne connaissant pas ce programme, j’ai voulu en savoir plus car ma fille me supplie de la laisser regarder. Je suis restée « scotchée », j’avoue. A la fois amusée, étonnée, navrée mais incapable de zapper, c’est quand le filet de bave qui s’échappait de ma bouche a atterri sur mes genoux que j’ai rejoint la réalité (la vraie pas celle de la télé) et définitivement fait le serment que ces émissions n’entreraient pas chez moi.

    A côté de ça, mon mari et moi ne pouvons nous retenir de rire devant Oggy et les cafards… Je ne commenterais pas ici la portée intellectuelle évidente de ce dessin animé. J’évite tout de même de laisser mon plus jeune fils le regarder, car ce programme véhicule beaucoup de violence selon moi.

    Et oui, ce n’est pas parce que l’on parle de dessins animés que l’on est forcément dans la non-violence. Avouez qu’il y a une marge entre l’âne Tro-Tro (vous savez, l’âne Tro-Tro, l’âne Tro-Tro, trop trop rigolo… et hop, vous l’avez dans la tête pour 3 jours !!) et Dragon Ball Z ou Les Chevaliers du zodiaque. N’oublions pas que de nombreux manga sont avant tout destinés aux adultes.

    Passons maintenant au temps… Et oui, le temps passé devant la télé… Cette télé qui nous permet parfois, à nous, parents, de faire tranquillement certaines choses pendant que nos bambins sont effondrés dans le canapé devant leur programme préféré. Pour ma part, le week-end, avant, c’était souvent petit-dèj cool devant la télé. Pendant la sieste du petit frère, le dessin animé de l’après-midi était aussi bien pratique pour garder les 2 aînés « calmes ». Bref, je me servais de ce petit écran (devenu parfois très grand) pour contenir mes enfants.

    Grossière erreur ! J’ai fini par me rendre compte, comme le dit Michel Desmurget, que mes enfants étaient assez agressifs après ces séances télé. Besoin de se défouler après un trop long temps d’inactivité ? Enervement dû aux programmes regardés ? Sans parler des cris et des larmes quand j’éteignais !! Alors, j’ai nettement diminué leur accès aux écrans (télé, ordinateur, console de jeux, tablette). La télé est chez moi une activité à part entière (on regarde une émission qu’on trouve intéressante et pas le premier truc venu) et cadrée en temps. Je la réserve à certains moments (après la douche, le temps de préparer à manger par exemple). J’ai appris aussi à proposer autre chose à mes enfants : dessins, jeux de société, lecture d’histoires, séance de gym dans le salon (j’ai investi dans des tapis !!). Je propose également à mon fils de 3,5 ans de nettoyer les gobelets en plastiques : un peu d’eau au fond de l’évier, une éponge et une goutte de produit vaisselle, il transvase, il essuie, il frotte, il fait de la mousse… C’est juste génial pour lui et en plus pendant ce temps je l’ai à l’œil et on papotte.

    Voilà pour moi. Et chez vous, c’est comment ?

    (article proposé par une maman et posté sur le blog)


  • Commentaires

    1
    Dimanche 31 Mai 2015 à 19:26

    Je suis aussi persuadée que la télé est une mauvaise chose pour notre puce de 6 ans et elle ne regarde quasiment que des vidéos. Les programmes y sont vite non adaptés surtout pour une demoiselle sensible qui fait beaucoup de cauchemars.

    Pour le nombre d'heures, nous essayons de prévoir un maximum d'activité en extérieur afin de l'oublier. On prend nos repas maintenant dans une pièce où il n'y en a pas. Les goûters après l'école se font souvent au parc. Et cela marche plutôt bien : elle ne la regarde rarement plus d'une heure/une heure et demi souvent vers 18h quand elle tombe de fatigue.

    Mais bon ce qui est facile à mettre en place pour 1, l'est beaucoup moins lorsqu'ils sont plusieurs !

     

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